Une petite pause aprés un combat

Agenouillée devant l'une des sources chaudes, Séléné trempait un bout de tissu dans l'eau, nettoyant rapidement une coupure au front qui, bien que légère, laissait passer un sang presque transparent. Elle souriait, heureuse d'avoir infligé autant de dégazts à son adversaire, même en s'étant finalement fait battre et ayant dû fuir. Unrire secoua ses épaules tandis qu'elle se rappelait la grimace de l'homme qui l'avait provoquée devant son épée longue et lourde qu'elle portait sans difficulté. Cette vue ne l'avait malheureusement pas refroidi longtemps, c'était dommage.
Finissant de nettoyer sa plaie, elle repoussa les longues mêches bleues qui tombaient sur son visage avant de planter son kriss dans le sol et de jouer à faire des sculptures d'eau, pour s'occuper. Elle avait assez d'économies pour se payer à manger et un endroit où dormir, mais ne voulait pas retourner à la ville, au milieu de ses gens pâles et sûrs de leur beauté. C'était trop énervant.
Trempant une main dans l'eau brulante, elle observa sa peau qui, de pâle, virait au rouge, guettant les alentours pour savoir si quelqu'un arrivait ou non. Un craquement lui fit lever la tête.

_ Il y a quelqu'un ?

Sa voix était douce mais ferme pendant que ses yeux observaient les alentours et tentaient de discerner une quelconque silhouette. N'apercevant rien, elle baissa le visage vers la surface couverte d'un léger nuage de vapeur de l'eau, admirant les couleurs de la fin du jour.

Sylvian était crevé. Les journées comme ça, il s'en passait volontier. Consultation sur consultation, soins sur soins, opérations sur opérations...
L'enfer sur terre, pour un médecin. Ayant besoin de changer d'air, et d'une bonne sieste. C'était la fin de l'après-midi, et il était encore trop tôt pour aller se coucher.
Mais bon... Le médecin et second d'Hazel marchait tranquillement lorsqu'une voix féminine l'interpela.

_ Il y a quelqu'un ?

Si y'avait quelqu'un? Bof, pas vraiment, il fasiait que passer. Mais il se décida tout de même à répondre à la fille :

"Si on me considère comme quelqu'un, alors ouais, sinon bah... non."

Il s'approcha un peu plus, pour être vu par Séléné. Il lui fit signe en disant :

"Salut."

La réponse de Sylvian tira un rire à Séléné tandis qu'elle se redressait et s'inclinait en guise de salut. Ses cheveux tombèrent sur son visage, s'accrochant à la plaie en train de coaguler.

_ Je suppose qu'être vivant implique d'être quelqu'un.

Elle le dévisagea pendant un instant avant de sourire et d'incliner légèrement la tête.

_ Bonsoir.

Elle repoussa sa chevelure d'un geste vif, ôtant par maladresse un morceau de sang solidifié et grimaça avant de plonger à nouveau le tissu dans l'eau et de l'appliquer un instant sur la coupure.
Estimant que l'homme en face d'elle semblait sympathique, elle se présenta.

_ Je suis Séléné, une poête itinérante. Et vous ?

Sylvian s'approcha encore un peu, pour bien détailler la jeune fille en face de lui.
Après un examen complet de l'apparence de son interlocutrice, le médecin commença a se dire qu'il fallait peut-être qu'il réponde.
Peut-être.
Cependant, il garda le silence encore de longues secondes .
Il avala de la salive et passa sa main droite dans ses cheveux en disant, d'une voix faible, comme si il se parlait plus à lui-même que pour Séléné ;

"Pour moi, être quelqu'un est plus être reconnu comme important. Mais ça dépent des points de vues."

Il avait bien remarqué la coupure de la jeune fille et, s'avançant doucement vers elle, il tira de sa poche une fiole et un petit bout de tissu en disant :

"Je suis médecin, et aussi Bras Droit de la dirigeante de ce peuple. Mon nom est Sylvian. Tiens, c'ets du désinfectant. La plaie que tu arbores n'est pas des plus estéthiques..."

Un fin sourire se dessina sur le visage de Séléné tandis qu'elle regardait Sylvian d'un air sceptique. Il lui semblait quand à elle que devenir quelqu'un et être quelqu'un d'important étaient deux choses différentes mais bon... elle ne se voyait pas partir dans un débat là-dessus.
Voyant la fiole que lui tendait le médecin, elle la repoussa en souriant.

_ Je te remercie, mais elle guérira vite.

La jeune fille n'avait pas vraiment confiance en les médecins de manière générale, préférant laisser les choses comme elles étaient et guérir à son rythme. De plus, cela n'était arrivé que parce qu'elle avait relâché son attention alors elle retiendrait mieux la leçon ainsi.
Cela restait peu probable....
Reprenant son kriss, elle le rangea aprés avoir vérifié l'êtat de la lame de corail rouge vif qui était bien plus tranchante qu'elle ne le laissait paraître.

Sylvian soupira et reprit la fiole sous son manteau. Tant pis pour elle, si elle aimait voir son sang couler dans ses yeux... Le médecin bailla et lança :

"Comme tu veux... Fais quand même attention, c'est comme ça qu'on attrappe de méchantes maladies. Que fais-tu en terres de lumière, au juste?"

Il fit quelques aps et écoutant l'eau des sources chaudes couler doucement. Il se retourna vers la jeune fille. Elle semblait à peine sortir de l'adolescence, et elel arborait déjà des armes pour tuer, et des plaies signifiant qu'elle se battait. Les guerres menaient même les gosses à la guerre, maintenant. Quelle désolation... Syll ajouta à ses premières paroles :

"Mais si tu ne tiens pas a me le dire,je ne te force pas."

Bof... elle ne voyait pas pourquoi elle cacherait les raisons de sa présence à quelqu'un mais bon... ne dissimulant pas le grand sourire joyeux qui montait à ses lèvres, elle répondit posément.

_ Je suis poète itinérante et n'étais pas retournée en terres de Lumière depuis bien des années. Je m'y suis donc rendue pour exercer mon métier et tenter de retrouver quelques amis d'enfance.

Ses armes n'étaient en fait là plus comme outil de dissuasion que comme outil pour combattre, bien qu'elle ne recule jamais devant une provocation telle celle qui lui avait valu sa coupure, d'ailleurs déja en train de finir de coaguler. Elle ne savait pas la cause de l'étrange transparence de son sang mais elle cicatrisait vite, alors...

_ De toute manière, le peuple de l'Eau n'a t'il pas des relations d'amitié avec celui de la Lumière ?

Il était aussi réputé pour être pacifique mais il fallait admettre à la jeune fille qu'elle ne remplissait qu'à moitié cette condition !

Sylvian sourit et dit, d'une voix douce :

"C'était juste une question, ne t'en fais pas. Oui oui, nous sommes alliés. Sinon, je ne t'aurais pas proposé de te soigner si spontanément."

Sylvian examina de la tête aux pieds une seconde fois son interlocutrice. Ce qu'elle semblait jeune! Et elle parlait déjà comme si elle était une voyageuse chevronnée... Syll l'interrogea :

"Tu as cependant l'air bien jeune... Et tu dis ne plus être rentrée chez toi depuis plusieurs années? Ta vie n'a pas du être simple tous les jours..."

Séléné laissa échapper un rire étrange, à la fois triste et joyeux, avant d'adresser un regard pétillant de bonne humeur à Sylvian. Certes, sa vie n'avait pas toujours été un conte de fées mais elle lui convenait à merveille, la jeune fille profitant à fond de sa liberté.

_ Je ne sais pas vraiment, j'aime réellement mon métier, il me permet d'être libre. Quand à mon pays, il m'est difficile de souffrir du fait de ne m'y rendre que brièvement, ayant grandi en errant des Terres de l'eau à celle de la Lumière en séjournant un peu partout, y compris chez le peuple du Feu !

Tout compte fait, il semblait être aussi sympathique qu'il y paraissait, et elle se détendait de plus en plus, jouant à faire clapoter l'eau de la source qui créait un son doux et apaisant pour la jeune poète.

Le médecin contempla la vagabonde pendant de longues secondes. Elle semblait bien s'amuser à jouer avec l'eau comme ça...
Sylvian afficha un petit sourire, puis s'approcha doucement et s'accroupit près du liquide que Séléné bougeait magiquement, et, tout en admirant la petite prouesse de magie d'eau, il déclara d'une voix douce, comme si il chuchotait :

"Dans ce cas... Si tu es heureuse comme tu es, je n'ai rien à dire. J'ai beaucoup voyagé également, et je vais surement encore pas mal bouger d'un pays à l'autre, et je dois bien avouer que voir défiler les paysages est parfois une chose..."

Syll s'arrêta dans son monologue pour réfléchir à l'adjectif qui conviendrait le mieux à la fin de sa phrase. Il ne parvint pas à en trouver un qui irait, et décida d'utiliser un adverbe pour donner plus d'effet au sentiment qu'il voulait exprimer :

"Une chose... indéfinissablement jouissif, ou amusant. La vie est une chose formidable, autant la vivre à fond."

Séléné laissa échapper un nouveau rire doux et franc, ses yeux pétillants de joie, tandis qu'elle façonnait soudain l'eau de la source pour faire apparaître le visage d'une femme d'environ trente-cinq ans aux traits identiques aux siens si ce n'est qu'il y était gravé tendresse, mélancolie... et que l'on pouvait y discerner un peu de frayeur. Aprés avoir admiré l'image de sa mère pendant un moment qu'elle aurait désiré prolonger, Séléné répondit, tout en faisant apparaître un visage cette fois masculin aux traits tirés et un peu hallucinés qui possédait ses yeux. Ceux de la jeune fille prirent un instant un éclat froid tandis qu'elle faisait retourner l'eau à la source avant de répondre.

_ En effet, mais cette sensation est parfois entachée d'un goût amer...

Obscurément, elle n'avait pas réalisé que Sylvian aussi avait pu voir les visages de sa mère et son géniteur.

_ Quand à la vie, il y a parfois des choses qui donnent parfois l'impression que c'est un peu une bulle d'écume, légère et belle, mais disparaissant dés qu'on pense pouvoir saisir son mystère. Peut-être est-ce pour ça qu'il faut savoir se laisser glisser sans toujours chercher à regarder derrière ou devant soi... Ah, navrée, ça a aucun sens.

Du moins, elle n'était pas sûre qu'il puisse le saisir...

Sylvian avait vu avec surprise des visages se dessiner doucement sur l'eau, des visages qui lui rappellaient la jeune vagabonde. Il ne savait pas pourquoi, mais c'était ce que ça lui évoquait.

"Amer ? Je n'ai jamais eu cette sensation. Ce sont tes parents ?"

La question était rude, mais bon, il était étonnant de voir des visages apparaître avec tant de détails sur de l'eau. Le médecin regarda Séléné avec curiosité.

"Si, ça a du sens, ce que tu dis..."

Encore une fois, sa voix se fit basse quand il poursuivit :

"Les gens les plus heureux sont sans doute ceux qui ont le moins de responsabilités, peut-être justement ceux qui se laissent aller plutôt que ceux qui cherchent obstinément le pourquoi du comment de chaque chose."

Sylvian se tut, fixant l'eau. Il se savait médecin, pas philosophe. Cette conversation lui faisait dire des mots qu'il n'aurait jamais cru pouvoir prononcer.

* Mer.. Pourquoi est-ce que j'avais pas réalisé que des sculptures pouvaient se voir ? Quelle stupidité... *

Poussant un soupir léger, Séléné tourna la tête vers Sylvian avant de répondre d'une voix d'abord enjoué qui devint presqu'aussitôt atone.

_ En effet. C'étaient ma mère et mon... géniteur !

La jeune fille avait prononcé ce dernier avec difficulté, comme si il était une insulte. Cet homme avait souillé sa passion du voyage en la terrorisant avant de lui porter le coup final en tuant sa mère avant de s'endormir. Si la folie qui le guidait avait poussé Séléné à lui pardonner le moins grave, elle comptait néammoins le tuer si elle le revoyait un jour !

_ Peut-être mais pas toujours. Il est des gens qui seront plus heureux jusque dans le malheur parce qu'ils auront progressé dans leur quête de réponses ou en auront obtenu une. Et c'est une joie bien plus durable !

Les yeux de Séléné avaient repris leur éclat habituel tandis qu'elle souriait joyeusement. Cette sensation d'avoir enfin trouvé un morceau du puzzle, elle la connaissait et l'adorait, tout en admettant que ce pouvait devenir une drogue.

Sylvian sourit et se rendit compte qu'un léger mal de crâne lui attaquait le cerveau. Il avait du trop réfléchir... Il n'était pas habitué à parler librement, ses contacts avec les autres humains se limitaient aux consultations de malades. Il s'étira et dit doucement :

"Peut-être... cette conversation me fatigue, je crois. Changeons de sujet..."

Il plongea ses yeux dans l'eau et garda le silence quelques instants. Enfin, il finit par relever son regard sur la grand adolescente devant lui, et, tout en passant sa main gauche dans ses cheveux, il demanda, d'une voix calme :

"Et maintenant? Où comptes-tu aller, jeune fille de l'eau, et poète des grands chemins?"

[ argh ! désolée pour le temps de réponse ! ]

Aïe... apparemment, elle s'était laissée emporter, parce que pour qu'une conversation donne mal à la tête à quelqu'un... C'est qu'elle devait manquer d'intérêt !
La question de Sylvian la perturba encore plus, lui faisant ouvrir de grands yeux interrogateurs en sirection du médecin. Elle n'en avait aucune idée pour l'instant, et réfléchit rapidement en se mordant nerveusement la lèvre. Il faudrit qu'un jour elle tente de penser à ce genre de détails avant de foncer tête baissée.
Et encore, là, elle était chez des alliés...
Finalement, elle éclata de rire avant de répondre, conjurant ses préoccupations.

_ Je n'y avais pas même songé ! je suppose que je dormirais ici, puisirrait à Lughan quand le jour se sera levé, pour faire mon métier.

Et chercher des renseignements sur les anciens Dieux et le passé de cette contrée, mais ça, elle le gardait pour elle.

[c'est rien ;.)]

Sylvian ferma les yeux et étouffa un bâillement. Cette jeune fille semblait déborder d'intelligence, d'énergie et de gentillesse. Tout cela rappela au médecin la sensation de solitude qui le hantait en permanence ces derniers temps.

"Je vois... si tu veux des conseils quant aux bon hôtels de la ville, je pourrais t'en donner, je connais la capitale comme ma poche."

Tout en parlant, Sylvian se fit la réflexion qu'ils tournaient en rond, et que cette conversation devenait ennuyante à souhait. Il avait besoin... D'un peu d'action.

"Ca te déranges si on parle en marchant? Je commence à attraper froid, à force de ne pas bouger..."

Un hôtel ? Bof, ça la tentait moyennement. Si elle avait choisi ce métier, ce n'était pas pour dormir entre quatre murs. Par contre, marcher et dormir à Lughan, même dans la rue, la tentait. Elle se releva d'un geste vif et vérifia que ses armes étaient solidement accrochées, faisant passer sa chevelure dans son dos, où elle cacha la lourde épée.

_ Volontiers. Dis-moi, tu dois bien connaître Lughan. Sais-tu s'il y a quelqu'un qui pourrait me renseigner sur l'ancien Waffalo et les autels abandonnés qui parsèment le pays ?

Elle faisait un pari risqué, ne sachant et ne pouvant prévoir comment il prendrait sa question. Tout en marchant, elle jetait des regards curieux autour d'elle.

Sylvian préférait les bâtiments aux gens. Il se demanda quelques secondes pourquoi Séléné préférait un archéologue quelconque à un lit bien chaud. Peut-être voulait-elle les deux, après tout. Le médecin sourit et répondit :

"Oui, Je connais deux ou trois personnes dans mes patients qui seraient susceptibles de savoir cela, mais très peu accepteraient de vous livrer ces informations gratuitement. Si j'étais vous, je chercherais plutot dans des bouquins, à la bibliothèque. Elle est très belle, la bibliothèque de Lughan."

Il regarda le ciel au dessus de lui. La nuit n'allait plus tarer à tomber. Il faudrait qu'il rentre, il allait devoir se lever tot, le lendemain...

Une bibliothèque... il y avait peu de chances d'y trouver les renseignements qu'elle cherchait mais bon, pourquoi pas... Au passage, elle avait noté que Sylvian avait dit que le batiment était beau, mais n'avait rien dit sur la qualité des renseignements qu'elle y trouverait. A quoi lui fallait-il donc s'attendre ?
En guise de remerciements, elle adressa un léger sourire au médecin avant de lever la tête vers la voute céleste, fascinée par la lune qui commençait à apparaître, bien que le soleil n'ait pas comencé à se coucher.

_ Une bibliothèque... oui, je vous remercie du renseignement !

Tout en marchant, elle repassait dans sa mémoire les différents endroits où elle pourrait dormir avant de s'adresser un sourire intérieur. Elle avait trouvé: la cité de lumière était remplie d'arbres, elle n'aurait donc qu'à en escalader un et à y passer sa nuit, sous les rayons de la lune.
A force de marcher, ils n'étaient plus trés loin de l'entrée de la ville, dont l'immense et magnifique porte s'apercevait déja.

* Cette ville est vraiment... majestueuse... *

Sylvian regarda les portes, puis Séléné. Les y voila... Rapidement, il sortit un carnet d'une des poches intérieur à sa veste, puis un petit crayon. Habituellement, ces petits ustensiles lui servaient pour donner des ordonnances de médicaments à ses patients. Là, il griffonna rapidement un genre de plan, en indiquant un mot où l'autre de son écriture... de médecin (c'est à dire : illisible, ou presque.) et détacha la feuille pour la donner à Séléné, en disant :

"Cadeau. Un mini-plan de la ville. Il est pas complet, même loin de là, mais j'ai indiqué comment te rendre à la bibliothèque, au palais, et je t'ai même mis une ou deux adresse de gens susceptibles de t'aider. Je ne sais rein faire de plus pour toi."

Il sourit, puis avança encore un peu en disant ;

"A bientot!"

Puis il s'en alla. Il devait encore faire une petite course chez un herboriste avant de rentrer chez lui...

Prenant la feuille, Séléné plissa les yeux pour essayer de déchiffrer les inscriptions avant de claquer les doigts. Effectivement, en y regardant bien, elle pouvait déchiffrer les adresses et distinguer - à peu prés - correctement les rues les unes des autres.

_ Merci !

Entrant à son tour dans la ville, la poète regarda le mèdecin s'éloigner avant de réfléchir à où elle pourrait bien se rendre. L'estomac vide, c'est dur de réfléchir !

* L'estomac vide... dans ce cas, j'ai qu'à aller m'acheter de quoi manger ! *

Hésitant un instant en regardant autour d'elle, elle commença à courir dans les rues, s'arrêtant de temps pour se reconnaître avant de repartir.

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