Un petit tour à la foire ? libre

Le camp des forains s'étendait à l'écart de la ville, ce qui ne l'empéchait pas d'être bondé. C'était le premier matin où ils s'établissaient ici...
Un petit chapiteau attirait l'attention, car il était bleu, au lieu du blanc des roulottes aux alentours.
Quand on entrait sous cette petite tente, la première chose qu'on voyait, c'était la cage circulaire, au centre. Et quand on regardait dans cette cage, on y trouvait un panier, comme ceux où dormaient habituellement les animaux de compagnie, mais en version... Grande. Dans ce panier, un gros coussin bleu... Et une petite fille -ou du moins elle en avait l'air- recroquevillée, comme endormie paisiblement.

Natsuko somnolait, attendant les premières visites de la journée, qui ne tarderaient sans doute pas. Elle aimait bien voir des gens, parce que passer ses journées dans une cage, ce n'était pas génial. Quand il y avait quelqu'un, elle s'amusait à imiter un chat, ce qui n'était pas encore trop difficile pour elle.

Un bruit de tissus. On entrait. Des cris d'enfants.
"Maman, j'veux l'mêêêême !"
Imperturbable, les yeux fermés, l'adolescente se contentait de remuer les oreilles. On le lui avait conseillé, histoire de montrer qu'elles étaient vraies, ses oreilles...
Natsu ouvrit ses grands yeux sombres, pour sourire à la petite fille qui la regardait. Après tout, c'était son job, non ?
Elle s'étira paresseusement, pour se blottir à nouveau contre son coussin. C'était beau la vie...

A nouveau, le tissus bruissa. Quelqu'un entrait...

Invité

Les nouvelles passaient vite dans la ville de la lumière. Un peu trop pour Illy qui était en vacances… injustifiées et absolument interdites en temps normale. Mais elle s’était sentie d’humeur pour aller faire un tour ailleurs que dans la belle cuvette où elle habitait en temps normale. Et elle l’avait vite regretté en voyant la blancheur des bâtiments. Les lieux ressemblaient plus à un hôpital qu’à autre chose. A croire qu’il n’y avait que des malades, tous penchés sur leur miroirs et compagnie. C’était sur, elle voulait déjà faire demi-tour ou bien tuer la prochaine personne à se venter que sa beauté était plus belle que celle d’une autre personne. Surtout quand le bras droit savait pertinemment que s’était elle la plus belle ! Pour finir, elle se boucha les oreilles avec ses doigts jusqu’à ce qu’une voix lui informe qu’il y avait une foire non loin. Elle sauta de joie dans la ville, attirant quelques regards sur elle-même. Il fallait dire que c’était peut-être un peu bizarre de voir quelqu’un de son âge faire les mêmes pirouettes qu’un enfant de 5 ans. Là, un passant se ramassa un poing dans la face pour le lui avoir fait remarquer d’ailleurs. Elle l’avait dit qu’elle allait tuer la prochaine personne qui se ventait de sa beauté. Là ce n’était pas la même chose, donc il y avait eu une punition un peu différente. Illy faillit presque se faire attraper par un garde à cause de son acte « irrespectueux » envers un « grand et noble » homme « qui plus est généreux » du pays de la lumière. Le pauvre homme s’était lui aussi retrouver avec quelques bosses sur la tête en plus d’un goal dans les noisettes.
Maintenant qu’elle avait semé la bande de dégénérer, elle devait trouver la foire. Il fallait dire qu’elle avait déjà eu plus dur à faire. Pour tout dire : Il y avait la moitié des gens dans la rue qui allaient dans une même direction. Elle suivit son instinct et lui suivit jusqu’à un beau chapiteau bleu. Là elle pouvait dire qu’elle avait le souffle coupé. C’était la première fois qu’elle se retrouvait dans pareil endroit, et elle n’avait encore jamais vu quelque chose de pareil. Si elle s’était retrouvée avec un corps d’un enfant de 8 ans, la ressemblance aurait été parfaite. Elle voulait tout essayé, tout acheter jusqu’à ne plus avoir d’estomac. Mais là elle se retrouva devant un sérieux problème : Elle n’avait pas d’argent.
« Le mot économie ne fait pas partie de mon vocabulaire… Va falloir faire avec ! Bon… A qui j’vais prendre quelques pièces. »
Elle ne se désespérait presque jamais. Elle chercha donc quelqu’un d’assez étourdit pour penser avoir perdu sa bourse. Elle resta comme ça quelques secondes, à l’affût de sa proie. Une fois le gibier repérer, le fauve fonça net sur la victime, la bousculant au passage et lui extirpant ce qui lui servait de monnaie. Elle s’excusa en bonne comédienne et sen alla en se faisait presque traiter d’handicaper mental. Elle du faire un grand effort pour ne pas prendre sa tête en même temps que sa paye. Pour toute réponse, elle lui passa la langue et s’en alla en courant.
Illy se retrouva devant un voile qu’elle s’empressa de passer quand elle entendit un enfant dire vouloir le même. Mas le même quoi ? C’est ce qu’elle voulait savoir et donc, elle se retrouva nez à nez avec des barreaux. Bon, là elle fit une drôle de tête avant de la baisser vers quelque chose qui avait bouger. Elle pencha la tête sur le côté se demandant ce que c’était. Il lui fallut plusieurs secondes avant de piger qu’elle avait un chat –plutôt gros- devant elle. Elle faillit faire demi-tour, dégoûtée quand elle vit que le chat n’avait pas tant de poil que ça. Sa curiosité foudroyée sur place la força à se coller presque au barreau. Quand elle comprit qu’elle n’avait pas quelque chose d’animal, mais plus d’humain devant elle. Elle pencha une nouvelle fois la tête sur le côté.
« Yo ! »
Elle lui fit un petit signe de la main avec seulement deux doigts bien tenduts (comme les jedis quoi) Elle s’accroupit devant la fillette la regardant gentiment avec un sourire
« Bien dormit ? »
Lui demanda-t-elle devant son air somnolent.

Tiens, quelque chose d'anormal.
Natsuko venait d'entendre quelqu'un s'adresser à elle comme si elle était un être humain, ce qui arrivait très rarement. Quelque chose d'autre que "Minou, minou, viens voir ici !" ou encore "Dis maman, c'est un monstre tu crois ?", c'était quand même exceptionnel.

Sans se presser, la jeune fille déplia son corps frêle, faisant tinter le gros grelot argenté attaché à son cou par un large ruban bleu noué en une floche derrière sa nuque, et se leva, pour s'approcher de la grille. Une petite fille tendit la main vers elle avec une poignée de croquettes, qu'elle refusa poliment d'un sourire idiot, comme si elle ne comprenait pas ce qu'on lui voulait. C'était encore le meilleur moyen de ne pas décevoir les enfants... Mais entre les croquettes et le chocolat, elle choisissait le second.

Elle vint s'accroupir devant la fille qui l'avait appelée, et prononça son premier mot de la journée.

"Moui..."

Natsu pencha la tête sur le côté, enfantine, et c'était à présent la bête de foire qui se demandait ce qu'elle avait comme chose étrange devant elle. La cruauté humaine n'ayant pas de limites, elle se demandait un peu pourquoi cette personne en particulier se rendait compte qu'elle n'était pas QUE une petite fille difforme, mais aussi un être capable de répondre à une question.
La réaction aux alentours montra d'ailleurs bien que pour les petits visiteurs émerveillés, elle était un joli petit chaton :
"Mamaaaaaaaaaan elle paaaarle ! On la ramène à la maison, dis ?"
La pauvre mère du expliquer à son rejeton exigeant qu'elle n'était pas à adopter...
A force, elle ne l'entendait même plus. Au début, ça l’avait un peu blessée, et puis surtout, entendre des cris d’enfants à longueur de journée quand on avait l’habitude d’être à l’abri du monde, d’être seule à lire, c’était une belle déchéance. Natsuko avait le malheur d’aimer le calme, mais aussi d’aimer son grand-père, et il fallait bien qu’elle gagne de quoi le soigner…

Elle posa une main contre la grille, détaillant toujours celle qui l’avait appelée.
Elle avait l’air du même âge qu’elle… Enfin, de l’âge qu’elle-même aurait du paraître, quoi. La petite neko sourit, et parla à nouveau, sa queue féline remuant doucement derrière elle, à la manière d’un chat curieux.

"Je te fais peur ? Tu as l’air… Surprise !"

Elle ne s’en offusquait pas. Juste une constatation. Soit elle attendrissait, soit elle intriguait, c’était au choix. Ou encore elle faisait peur… Dans certaines contrées, elle ne sortait pas de sa roulotte, car les sorcières, puisque les gens croyaient qu’elle en était une, étaient mal perçues…

Quoiqu’il en fut, être dans son pays natal, et pouvoir aller bientôt s’enquérir de la santé de son papy suffisait à garder vivace le sourire joyeux sur ses lèvres.

Invité

Le jeune femme ne prêtais pas attention aux gens qui affluent, chacun à leur tour avec de petites remarques plus déplacées les unes que les autres. Elle, elle s’en fichait royalement de ce qu’on l’on pouvait dire sur son dos. Elle ne supportait pas que l’on dise quoique ce soit sur une personne qu’elle aimait bien. Et oui. C’était peut-être une conclusion légèrement hâtive, mais elle aimait bien cette boule de poil. Elles ne s’étaient échanger que peu de paroles, certes. Ce « chat » lui semblait gentille. Et d’après son fort intérieur, elle ne faisait pas ce travail par gaîté de cœur. Illy, s’il s’était retrouver à sa place, les enfants ou grands se seraient déjà retrouver la tête dans les barreaux. Dans ce monde il y avant tant de choses différentes. L’amiral ne pouvait pas y faire grand-chose. C’est pourquoi elle s’était engagée dans l’armée. Enfin, c’était une des raisons.
Illy effleura furtivement un des doigts de la fillette avant de ce mettre à jouer avec l’un d’eux comme si ils lui appartenait. Ne prêtant même pas attention à la réaction de la petite, elle la regarda dans les yeux, interloquée par sa question ou plutôt sa constatation. Elle n’était guère effrayée par la jeune fille, avec quelconque morceau bizarroïde qui lui poussait là où elle n’était pas sensée en avoir. Juger autre chose que le physique. Ca ne devait pas être quelque chose de facile pour les habitants de ces lieux. Encore fallait-il qu’ils se rendent compte que le monde ne tournait pas autour de leurs nombrils. Ce qui n’était pas tout à fat gagner.
La fille lui sourit avant de s’asseoir et de regarder un peu partout. Prendre son temps et profiter. C’était une des choses qu’elle aimait bien faire. Et là, elle jouait avec la terre comme l’aurait fait un gamin de 5 ans, quitte à se salir les mains. On ne pouvait pas tout faire en restant toujours bien propre. On se salissait toujours quelque chose. Toujours.
« Bien sur que je suis surprise ! j’pensais tomber sur quelque chose de totalement incroyable et avec quoi je me retrouve ? Une petite fille ! J’aurais espéré quelque chose de mieux, surtout pour ce que j’ai payé. »
Il lui sourit avant de continuer à jouer avec la main de la petite fille. On pouvait vraiment la trouver étrange. D’ailleurs, les quelques remarques comme « dis maman, tu pense qu’elle fait partie du spectacle elle aussi » ou « non, ne la touche pas ! » ne passa pas inaperçue aux oreilles de la jeune fille. Elle ne fit rien. A quoi ça lui servait de gaspiller sa salive pour des gens qui feraient les sourds ? Elle leur faisait juste de petits signes de mains, leur faisant comprendre qu’ils devaient avancer pour laisser les autres personnes passer. C’était vraiment facile de se faire passer pour quelqu’un d’autre, nan ?
Son ventre se mit à gargouiller bruyamment. Illy lâcha son nouveau jouet et lui fit un petit signe, lui faisant comprendre qu’elle reviendrait dans pas longtemps. Fallait-il qu’elle comprenne par son petit signe quoi. Une fois dehors, elle eu une bouffée d’air chaud. Ca l’assomma un peu avant de chercher le premier vendeur de cochonnerie qu’elle trouva. Et le numéro gagnant est… Suspense… le vendeur de donut’s. Gentil monsieur ^w^ Elle en prit 5. Deux au chocolat, deux au sucre et un nature. Les bras plein de ravitaillement, elle retourna voir la jeune fille. Elle la trouva à la même place que là où elle l’avait laisser. L’amiral lui sourit et lui tendit un donut avec du chocolat pendant qu’elle en dévorait un au sucre. Il y avait vraiment de bonnes choses sur cette terre.
« Au fait, c’est quoi ton prénom ? »
C’est vrai que ne pas savoir qui elle était, c’était un peu chiant. Illy, Elle aimait bien parler de personne à personne. Pas d’animal à humain.

Natsuko observait sans gêne la jeune fille devant elle, tout en se disant que c’était bien la première fois que quelqu’un, à part les enfants des forains qui pour certains la connaissaient depuis leur venue au monde, la traitait comme un être à part entière. Enfin, un être doué d’intelligence, quoi. La fillette regardait cette main étrangère jouer avec la sienne aux travers des barreaux avec perplexité. C’était inhabituel, mais pas désagréable, finalement…

Pour couronner le tout, l’adolescente face à elle lui déclara qu’elle ne lui trouvait rien d’étrange. A ces mots, Natsu plissa son petit visage de concentration, un peu embrouillée. Peut-être que les gens aux alentours avaient des hallucinations, alors, si elle n’avait rien de bizarre… Elle aurait voulu pouvoir croire ces paroles, mais lorsque sous l’effet de la curiosité sa petite main vint frôler ses oreilles douces et duveteuses, elle eut un sourire triste.
La demoiselle devant elle était gentille… Mais elle avait besoin de lunettes.
Elle secoua la tête, faisant tinter son grelot, et baissa les yeux en soupirant, alors que l’inconnue regardait autour d’elle, faisant des signes aux passants qui regardaient l’enfant à l’intérieur de la cage comme si cette mise en scène était tout à fait normale.

Un gargouillement fit se redresse le petit « chat », qui vit sa visiteuse sortir, avec un sourire, lui faisant comprendre d’un signe qu’elle revenait. Natsuko ne comprenait pas bien l’intérêt qu’elle pouvait avoir, autre bien sûr sa difformité, mais elle était contente de ce signe. Pour la première fois depuis longtemps, elle n’était pas un objet de musée, elle n’était pas un animal. Elle était une petite fille. Même si ce n’était pas réellement ce qu’elle était, c’était déjà vachement bien…

Quand l’autre fille lui tendit un donut, ses yeux s’éclairèrent, et son sourire revint en puissance. Du chocolat. Voilà bien un aliment que les gens ne pensent jamais à proposer à un chaton… Sauf parfois les enfants, que leurs parents réprimandaient sévèrement : ‘Arrête, tu vas la rendre malade !’.

« Me…Merci… »

Sans croire sa chance, elle mordit à belles dents dans la sucrerie, et sans même qu’elle le veuille, un ronronnement de joie se fit entendre, certes très bas, mais ce bruit sourd dans les cris aigus des enfants ne passait pas inaperçu.

Puis, elle s’entendit demander son prénom, et haussa les sourcils, scène assez drôle quand on a la bouche et les doigts pleins de chocolat. Encore quelque chose qui n’arrivait pas souvent, et pour cause : les gens n’imaginaient même pas qu’elle puisse en avoir un.

« Je m’appelle Natsuko. Et t… vous ? »

Elle n’osait pas tellement tutoyer la jeune fille, de peur d’être impolie.
En journée, d’ailleurs, c’était rare quand elle parlait… Les visiteurs préféraient contempler un petit animal adorable et aphone. Elle s’était faite à l’idée… C’était normal.

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Un petit tour à la foire ? *libre*

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