Passe par là...

Oui oui, elle passait par là. Vous allez me dire, ce n'était pas un endroit très fréquenté et recommandé par lequel on passait nonchalemment, mais elle passait tout de même par là. Ben oui, quand on est mercenaire, on peut passer dans tous les endroits possibles et imaginables. La forêt vierge de l'Archipel de Lennan ne faisait pas exception. En fait, elle avit dû accomplir une petite commission anodine pour un riche du pays de l'Eau en échange d'une belle somme d'argent. Roxane avait beau être espionne, être correctement rémunérée n'était pas une chose de trop lorsqu'elle était engagée par un employeur.

La commission en question avait dû s'effectuer justement dans la Forêt Vierge, au Nord, pour être plus précis. A l'abri des regards indiscrets. Maintenant, elle n'avait plus qu'à rentrer à Oran pour recevoir sa paye. Et après, elle retournerait sûrement aux Volcans d'Anatoli, sachant qu'une guerre se préparait et qu'elle allait éclater incessament sous peu. Et la Chef du Feu aurait sûrement besoin des derniers renseignements qu'elle avait acquis au cours de ce dernier voyage. La mercenaire ne restait jamais trop longtemps à un endroit, offrant ses services à travers tout Waffalo. Et au bout d'un moment, elle revenait à Aodhan pour faire un petit compte-rendu à sa chef. Sauf que là, elle n'avait rien appris de bien intéressant au cours de cette comission à effectuer, si ce n'était que le pays de l'Eau n'avait, pour l'instant, pas vraiment l'intention de bouger dans cette guerre.

Pour sa part, Roxane aurait bien aimé que le peuple de l'Eau prenne part à cette guerre, histoire qu'elle fasse un peu de nettoayge parmi les rangs des militaires du peuple de l'Eau. Ce dernier étant d'ailleurs allié au peuple de la Lumière, il était toutefois surprenant que rien ne se décide. Ou alors, quelque chose se décidait, mais c'était vraiment très discret. Enfin, tout comme chez le peuple du Feu. La seule chose que la mercenaire savait, c'était que la chef du Feu offrirait sûrement son aide au peuple des Ténèbres. Après, restait à voir quelles armées allaient opposer cette guerre.

Toujours songeuse mais toujours sur ses gardes, Roxane redescendait au Sud, ne pensant pas que rencontrer un être humain ici serait probable. Une bête sauvage, pourquoi pas, mais pas un humain. C'était trop peu fréquenté.

Prendre trop d'assurance n'était jamais bon. Roxane s'arrêta en entendant le cri d'un oiseau. Mais pas n'importe quel oiseau. Son oiseau. Elle leva son bras droit et attendit. Perçant le feuillage des arbres masquant partiellement la vue du ciel, le phénix vint se poser doucement sur l'avant-bras de la mercenaire. Elle passa une main sans peur dans le plumage enflammé dans l'oiseau et lui chuchota quelques mots apaisants. Communiquer avec cet animal n'était pas un problème pour l'espionne, celui-ci étant tout de même une partie de son âme à laquelle elle avait donné forme et vie. Et intelligence. L'oiseau était revenu prévenir sa compagne. La prévenir d'une présence humaine qu'elle avait perçue. Roxane baissa son bras et le phénix vint se poser sur l'épaule en partie nue de la guerrière qui portait ce jour-là son armure légère.

La mercenaire dégaina son épée, sur ses gardes. La présence humaine en question était celle d'une jeune femme qui se reposait sous un arbre. L'oiseau n'avait pu identifier si la jeune femme en question appartenait ou non au peuple de l'Eau. Donc, méfiance quand même. Tenant son épée de manière à nepas paraître trop aggressive, la mercenaire progressait de manière prudente. Au bout de quelques minutes, l'oiseau perché sur son épaule lui donna un léger coup de bec pour lui signaler la présence de l'intrus.

- Oui, j'ai vu, chuchota la mercenaire à son compagnon.

La jeune inconnue était assise contre un palmier, mais avait l'air sur ses gardes. Roxane baissa sa lame, mais garda sa main crispée sur sa poignée. Elle s'avança ouvertement vers l'inconnue. Voyant son visage, elle reconnut tout de suite le bras droit de Reisen Mizutama, la chef de l'Eau. En tant qu'espionne et mercenaire, Roxane était très bien informée sur l'identité des personnes importantes de différents pays.

- Il est plutôt rare de rencontrer quelqu'un de votre importance dans une forêt qui est censée être vierge. On dirait vraiment que le pays de l'Eau part à la dérive, si je puis dire...

Neige se leva et ajusta ses longs cheveux blancs immaculés. Elle toisa l'autre jeune femme de ses yeux bleus glaciaux, puis déclara:- L'État de ce pays ne vous regarde en rien. Qui plus est, tout va bien en ces terres. Et je ne vois pas en quoi ma présence ici peux bien déranger qui que ce soit, tout le monde à le droit à des jours de congés, non? Elle avança vers Roxanne d'un pas souple et félin. À sa démarche on voyait tout de suite qu'elle avait l'habitude des combats et de la vie dure, elle ne passait pas toutes ses journées recluse derrière un bureau à faire de la paperasse! Elle posa son regard sur le phénix et déclara:- J'en ai rarement vu de ceux là. On dit qu'ils nichent dans les volcans d'Anatolli, très près du magma en fusion ou dans les plus haut pics des Ecreip. Ce qui mène à demander aussi qu'est ce que vous faites ici? Nous ne voyons pas souvent de maîtres du feu dernièrement...termina t-elle sur un ton méfiant.

Cette femme semblait bien prétentieuse et sûre d'elle. Rien que le regard que le bras droit de l'Eau fit à Roxane montrait que cette assurance était présente jusqu'au plus profond de son âme. La main crispée sur son épée baissée, la mercenaire avait bien envie de taper deux trois fois sur Neige pour lui ouvrir les yeux sur la réalité et sur ce qu'était réellement son pays. Mais la démarche de la jeune femme de l'Eau montrait combien elle était habituée au combat, et il valait mieux ne pas foncer tête baissée dans un combat perdu d'avance. Elle rangea donc son épée dans son fourreau, signe qu'elle n'aggresserait pas la haute dignitaire du pays de l'Eau. Mais rien ne l'empêchait de l'attauqre verbalement parlant, mais pour le moment, les hostilités n'étaient pas sencore engagées.

Pendant que Neige commentait la présence de son phénix, Roxane passa la main dans le plumage de ce dernier, faisant mine d'écouter qu'à moitié les paroles du bras droit de l'Eau. Certes, elle s'y connaissait pas mal sur ces créatures logeant au pays du Feu, mais ce phénix là était spécial. Seulement, la mercenaire n'éprouva pas l'utilité de le faire remarquer à la jeune femme qui lui fiaisait face et qui, d'ailleurs, avait l'air bien méfiante. Il était vrai u'il y avait de quoi se méfier à sa présence, mais l'espionne n'était pas du tout là pour le compte du bras droit de l'Eau. Cette dernirèe était d'une naïveté presque écoeurante. Qui aurait su que le bras droit de l'Eau prenait tranquillement ses vacnces dans la Forêt Vierge de l'archipel de Lennan alors que Waffalo entier se préparait à la guerre ?

- Dites-moi, savez-vous ce qu'est la guerre ? fit Roxane, tout en caressant les plumes de son compagnon.

Elle méprisait les êtres de l'Eau et il n'y avait aucune raison qu'elle y aille avec des gants avec eux. Sans, laisser le temps à Neige de répondre, elle poursuivit :

- Sachez que la guerre se prépare en Waffalo...

Elle planta son regard dans celui glacial du bras droit de l'Eau. Contrairement à celui de Neige, celui de Roxane était flamboyant mais méprisant face aux être du peuple de l'Eau.

- Et vous êtes en soi-disant congé. Les dirigeants du pays de l'Eau se laissent aller... Voilà ce qui me fait dire que Lennan part à la dérive.

Elle détourna son regard qui se posa de nouveau sur son phénix, le seul être qu'elle aimait en ce monde. Elle plongea de nouveau sa main dans le plumage de la créature qui poussa un petit cri, que Roxane comprit comme conciliant.

- Ainsi, il serait inetrdit à mes semblables de fouler le sol de Lennan ? Je ne fais que comme tous les autres, je ne fais que passer...

Neige déclara de sa voix froide comme la glace mais tout de même polie:- Je suis fort bien au courant de ce qui ce trame sur le continent, mademoiselle. Je suis au courant des camps que certains pays ont pris et je ne puis parler au nom de ma supérieure pour le camp que nous prendrons, cela n'est nul de mon ressort. Je n'ai jamais dit que le sol de nos îles étaient interdit aux maîtres du feu, j'ai dit que nous n'avions point vue des vôtres depuis un moment, portez attention aux paroles des autres lorsqu'on vous adresse la parole. Je suis fort bien au courant du tempérament de feu de votre peuple et même si je ne porte pas les têtes brûlées dans mon coeur, j'ai appris à voir au delà des apparences. Certains des vôtres sont à mépriser, d'autres méritent le respect, comme c'est le cas un peu partout. Nous ne sommes pas un peuple qui prends des décisions hâtivement, peu importe le temps que nous prendrons, tout comme l'océan, nous serons toujours là.

[HRP : Désolée, j'ai un peuu été débordée cette semaine ^^']

Roxane en riait. Mais intérieurement. Elle ne pouvait s'empêcher de rabaisser les êtres du peuple de l'Eau après elle. Elle savait qu'elle ne valait pas mieux, et c'était pour cette raison qu'elle ne cessait de se débigrer elle-même tout comme elle dénigrait le peuple de l'Eau. Mais elle se dénigrait en silence. Devant les gens de Lennan. Sinon, une ou deux personnes dans Waffalo devaient être au courant de sa propre méprise d'elle-même. Cela n'était nul de son ressort. La mercenaire ne put s'empêcher de lancer une pique au bras droit de l'Eau.

- Mais vous êtes bras droit, il me semble... Enfin, il me semble juste.

L'espione savait qu'elle ne devait pas aller trop lojn sous peine de voir la haute dignitaire du peuple de l'Eau sortir les armes et la décapiter sur place. Elena n'apprécierait pas vraiment de perdre l'un e ses meilleurs espions. Peut-être même le seul, mais c'était secondaire...

- Vous connaissez notre tempérament ? Mais comme vous le dites vous même, il faut apprendre à ne pas généraliser... D'ailleurs, je serai très heureuse d'apprendre que l'entièreté des habitants de Lennan ait le même point de vue que vous...

Roxane considérait cela comme un énorme progrès de la part d'un abitant de Lennan que de voir le coeur des gens derrière les apparences. En fait, elle aurait aimé que le monde entier puise voir les choses ainsi, mais c'était impossible. Surtout pour elle.

- Alors je pense que je fais partie de la première catégorie, celle qui est à mépriser...

Quant au fait que les êtres du peuple de l'Eau soient toujours là comme la mer, Roxane en doutait et trouvait bien cela dommage qe le bras droit de l'Eau soit si sûre de ses paroles. Mais Roxane vivante, il y en aurait toujours une pour venir éclaircir les rangs du peuple de l'Eau sur les champs de bataille.

- Alors comme le feu qui brûle au centre des terres de Waffalo, les habitants d'Anatoli seront toujours là... Mais je pense que vous êtes d'accord... contrairement à moi qui ne peut approuver vos dires. Vous l'aurez compris, telle est ma façon de penser et elle est méprisable, et elle ne changera qu'au moment de ma mort...

Neige écouta attentivement et resta silencieuse. Ses yeux bleu de glace toisèrent son interlocutrice comme si elle lisait son âme et elle finit par dire, d'une voix encore neutre mais un peu plus irritée:- Je commence a en avoir assez de cette joute orale. Je ne suis pas une femme patiente et je préfère tout de même prévenir que si vous chercher les ennuis que vous les trouverez bien assez tôt avec moi. Sois vous justifier le but de votre présence ou sois vous passez votre chemin. Vous ne trouverez guère d'informations potables ici. Mes semblables ont préférence d'éviter la bagarre, moi par contre, je plonge dedans dès que possible. Si ce n'est pas pour un duel que vous êtes venue pertuber ma quiètude de mes rares moments de détentes, alors disparaissez.

Roxane sentit le regard du bras droit la toiser, mais elle ne flancha pas. Elle en avait connu des tonnes, des guerriers qui tentaient de l'intimider par le regard. Par contre, le regard de celle-ci était transperçant, désagréable, celui d'une guerrière ayant passé toute sa vie à se méfier de tous ceux qui l'approchaient. Et une fois de plus, la mercenaire comprit qu'il était plutôt déconseillé de se frotter à une telle personne. Mais de toutes ces réflexions, aucune ne se lisait sur le visage de l'espionne qui restait impassible. Comme toujours. Elle aussi était une guerrière, qui avait passé sa vie à se battre et à se méfier des gens. Par contre, elle avait une patience et un parler assez franc, mais réfléchi. C'était ce qui faisait défaut à la belle Neige.

Cette dernirèe avait en quelque sorte brisé le combat verbal qui les opposait en le mentionnant clairement par les termes de 'joute verbale'. Or, dans une joute verbale, on feignait jusqu'au bout de na pas être au courant de ce que l'on faisait. mais cette femme avait brisé la règle, et ce n'était donc plus la peine de continuer. Enfin presque, Roxane ne pourrait s'empêcher de lancer une ou deux piques en partant. Car de toute façon, elle ne voulait pas se battre contre le bras droit de l'Eau.

- Je pense que si j'étais passée devant vous en vous ignorant, vous n'auriez pas apprécié, ou vous m'auriez sauté dessus, étant donné que vous êtes plutôt du genre à le faire, à ce que je vois. Loin de moi l'idée de me battre avec vous, madame.

Ce dernier mot était tellement appuyé que l'on aurait pu le croire ironique. Pourquoi ? Peut-être parce qu'en son for intérieur, Roxane considérait cette femme comme sauvage, qui était opposée au caractère de son propre peuple. Comment pouvait-elle prétendre diriger si elle ne savait pas un minimum comment les gens de Lennan pensaient ? La mercenaire passa une nouvelle fois sa main dans le plumage de son phénix puis se remit à marcher, comme elle le faisait avant qu'elle ne rencontre le bras droit.

- Ca ne m'étonne guère que le Pays de l'Eau parte à la dérive avec des gens qui n'ont guère de patience. Il faut de la patience pour gouverner, vous savez... Sinon, vous n'êtes rien de plus qu'un peuple qui ne sait que s'exprimer par la force. Et cela n'amène jamais rien de bon...

La mercenaire avait parlé tout en marchant, sans jeter un regard à la jeune femme, même lorsqu'elle passa devant elle. Et elle continua ainsi, comme si elle ne venait pas de s'arrêter, ses sens de nouveau en alerte et une partie de son esprit en train de vagabonder, en train de penser à cette future guerre...